Cette France américaine qui se renie et nous détruit
par Karine Bechet-Golovko
dimanche 3 mai 2015, par Comité Valmy
Sélection des Young leaders français 2014
Cette France américaine qui se renie et nous détruit
Sélection Young Leaders 2014
Président de la République et ministres de droite ou
de gauche issus des programmes franco-américains, franc-maçonnerie dans
les rang de l’Assemblée et du Gouvernement qui défend "sa" conception
républicaine, d’autant plus fortement que la "mondialisation
républicaine" se trouve, par hasard et par accident ralentie ... On se
croirait dans un mauvais film d’espionnage. L’on est simplement dans la
France moderne et contemporaine. Cette France qui n’est plus française,
qui en a même semble-t-il honte, comme d’un parent pauvre que l’on veut
cacher. Et l’on comprend beaucoup mieux pourquoi la politique menée par
les élites, de droite comme de gauche, ne défend pas les intérêts de
notre pays.
Comme le processus de destruction de ce qui reste de
l’identité française allait bien, la construction européenne aidant,
l’on n’entendait pas trop les membres de la franc-maçonnerie française,
il n’était pas nécessaire de faire du bruit. La multiplication des
conflits au Moyen Orient, la crise économique et financière importée en
Europe de celle des subprimes aux Etats Unis, les printemps arabes
sanglants et destructurant, ont jeté vers les pays européens une foule
de population aux aboies. Une foule que les pays européens ne peuvent
assumer, surtout en période de crise et parce que de toute manière il
n’est pas possible pour l’Europe, sauf à se détruire, d’ingérer tout le
malheur du monde. C’est une politique irresponsable et inefficace,
notamment pour les pays en conflits concernés. Or, maintenant que la
tension monte, l’on voit se réactiver les réseaux. Cela est d’autant
plus facile lorsqu’ils sont au Gouvernement, dans le sens direct du
terme. Comme l’écrit le Figaro, sans en être pour le moins choqué :
"En mai 2012, le GODF, traditionnellement orienté à
gauche, a vu d’un bon œil la victoire de François Hollande et l’arrivée
de frères au gouvernement, qu’il s’agisse de Manuel Valls,
qui a fréquenté les loges durant huit ans, de Jean-Yves Le Drian,
Victorin Lurel, Frédéric Cuvillier ou Jérôme Cahuzac - ce dernier étant
finalement suspendu du GODF après le mensonge avoué sur son compte
bancaire à l’étranger. De plus, la charte de la laïcité et les projets
d’enseignement de « morale laïque » mis en avant par le ministre de
l’Education nationale Vincent Peillon, qui n’est pas initié, ont séduit les frères du GODF."
Et si l’on se demandait pourquoi des lois
impopulaires passaient, sans qu’un réel débat social ait eu lieu sur des
questions aussi importantes que le mariage pour tous ou la laïcité,
c’est parce que, en plus du Gouvernement, les rangs de l’Assemblée sont
également pris d’assaut. Volonté affichée ouvertement par le Grand
Maître José Gulino dès 2012. Et ça marche.
"Le GODF a aussi repris fin 2012 le contrôle de la
Fraternelle parlementaire (Frapar), en faisant élire l’un des siens, le
député socialiste du Nord Christian Bataille
à la tête de cette amicale des francs-maçons de l’Assemblée nationale
et du Sénat. Celle-ci compte plus de 400 membres, dont 150 élus, soit 15
% du total des parlementaires. Christian Bataille sait s’y prendre pour
pousser ses pions : il a déjà présidé la Frapar et il professe une foi
de charbonnier dans les valeurs maçonniques. Celles-ci le conduisent à
se transformer en avocat de causes aussi controversées que la lutte
contre les langues régionales, au nom du jacobinisme, et en faveur de
l’exploration des gaz de schiste,
au nom de la science. Cette première offensive liée au retour de la
gauche au pouvoir a produit quelques résultats, que ce soit pour
promouvoir le mariage pour tous, défendre les réformes fiscales ou
contrer la récupération du thème de la laïcité par l’extrême droite."
Ainsi, la Fraternelle parlementaire,
qui rassemble des députés et des sénateurs s’est largement emparée du
thème de prédilection de la laïcité. L’on comprend mieux pourquoi
aujourd’hui elle se traduit en montée de la haine pure et simple contre
le christianisme, cette religion qui a le malheur d’avoir posé les bases
de la société française.
Pour compléter le tableau, en restant dans la même
ligne idéologique, l’on voit également l’affermissement des intérêts
américains dans la gouvernance française. En 1981, la French American
Foundation créé le programme Young Leader,
financé par AIG, Lazard et Footprint consultants. Sorte de version
moderne, plus neutre, moins marquée et connue dans la société que la
franc-maçonnerie. Aujourd’hui, il comprend plus de 400 dirigeants issus
de la haute fonction publique, du monde de l’entreprise, des médias, de
la recherche et même de l’armée. Chaque année 20 français et américains
sont sélectionnés. En 2014, Alain Juppé, lui même ancien Young leader, a
organisé le séminaire à Bordeaux pour la promotion 2014 avec des
anciens comme le directeur général d’Alcatel Lucent Michel Combes, par
exemple.
La formation 2014 comprend :
French Young Leaders
Gwenhaël Le Boulay, Partner and Managing Director au Boston Consulting Group Nicolas Escoulan, Directeur de la Rédaction d’Europe 1 Frank Gervais, Président-Directeur Général de Thalys International Dr Pierre-Antoine Gourraud, PhD MPH, Professeur Assistant en charge de la médecine digitale translationnelle, Faculté de Médecine, Département de Neurologie de l’Université de Californie à San Francisco Fatima Hadj, Associate Director à Standard & Poor’s Cyril Kammoun, Managing Partner and CEO d’Aforge Degroof Finance Julia Minkowski, Associée du Cabinet Temime et Associés Le Lieutenant-Colonel Jean de Monicault, Rédacteur du Chef d’Etat-Major des Armées en charge des affaires stratégiques au Ministère de la Défense Alexis Morel, Directeur de la Stratégie de Thales Abdel Malek Riad, Conseiller économique du Président de l’Assemblée Nationale Lubomira Rochet, Chief Digital Officer et membre du Comité Exécutif de L’Oréal Alexandre Zapolsky, Fondateur et Président de Linagora |
American Young Leaders
Elizabeth Askren, Freelance Conductor (Théâtre du Châtelet, Théâtre de St Quentin), Cultural Attaché, Fondation des Etats-Unis Major Jordan Baker, Defense Policy Advisor, United States Mission to NATO Emma Fuerst Frelinghuysen, Senior Director, Private Brands, FreshDirect Guy Mounier, Chief Executive Officer, CustomerMatrix Anna « Anya » Neistat, Associate Director, Program/Emergencies, Human Rights Watch Reshma Saujani, Chief Executive Officer and Founder, Girls Who Code Dana Stroul, Senior Professional Staff member, Middle East and North Africa, U.S. Senate Foreign Relations Committee Joseph « Jay » Truesdale, Chief of Staff, U.S. Embassy, Islamabad |
Dans cette France américaine, on retrouve des hommes
et des femmes, de droite comme de gauche, cela n’a plus strictement
aucune importance, formés à composer avec l’intérêt national. Car il y a
semble-t-il plus important. Et ils détiennent les rênes du pouvoir.
Comme l’écrit très justement Atlantico :
"Exit Alain Juppé, Valérie Pécresse, Nathalie
Kosciusko-Morizet, Laurent Wauquiez, Jeannette Bougrab... Place à
François Hollande, Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg, Marisol
Touraine, Najat Vallaud-Belkacem, Aquilino Morelle (plume du Président),
etc. « Enfin des têtes nouvelles ! » entend-t-on ici ou là. Nouvelles ?
Tout est relatif, quand on sait décrypter la liste ci-dessus : en fait,
tous ces « Young Leaders » de l’UMP ont laissé la place à des « Young
Leaders » du Parti socialiste.
Car François Hollande et Pierre Moscovici depuis 1996, Marisol Touraine et Aquilino Morelle depuis 1998, Arnaud Montebourg depuis 2000 et Najat Vallaud-Belkacem depuis 2006, sont tous des « Young Leaders »."
Et la notion de clan joue directement lors de la composition des équipes gouvernantes, même si l’information n’est manifestement pas trop diffusée en France :
Car François Hollande et Pierre Moscovici depuis 1996, Marisol Touraine et Aquilino Morelle depuis 1998, Arnaud Montebourg depuis 2000 et Najat Vallaud-Belkacem depuis 2006, sont tous des « Young Leaders »."
Et la notion de clan joue directement lors de la composition des équipes gouvernantes, même si l’information n’est manifestement pas trop diffusée en France :
"sur les 8 socialistes
sélectionnés comme Young Leaders depuis François Hollande en 1996, 6
rentrent dans son gouvernement cette semaine.
(Ne restent sur la touche, pour le moment, que Bruno Le Roux, qualifié par beaucoup de « ministrable », etOlivier Ferrand, l’ambitieux président du think-tank Terra Nova ayant permis l’élection de François Hollande aux élections primaires ; deux candidats impatients de rejoindre leurs camarades Young Leaders au gouvernement). Beau tir groupé, comme s’en enorgueillit à juste titre le site américain (« The French-American Foundation is proud to have five Young Leader in the cabinet of President François Hollande, himself a Young Leader in 1996”), tandis que le site français n’en dit pas un mot. " |
Comme le souligne très justement A. Latsa,
même si quelques hommes politiques de droite sont favorables à de bons
rapports avec la Russie, la plupart sont focalisés sur un axe
exclusivement américano-centré :
"En effet, environ 25% de nos députés sont membres du
groupe d’amitié France-Amérique. Dans ce groupe relativement discret
qui est dirigé, c’est tout un symbole, par Louis Giscard d’Estaing, fils
de l’ancien président français Valery Giscard d’Estaing, on trouve un
bon nombre de députés de droite, en compagnie de députés socialistes."
|
Trois conclusions principales en découlent toutes seules, logiquement.
Sur le plan de la politique intérieure, on comprend mieux les sources de cette dissociation croissante entre les élites et la population.
Fossé qui oblige à une radicalisation des élites, d’une minorité
dirigeante, qui doit, pour faire imposer ses points de vues, discréditer
ceux des autres. Autrement dit, il ne peut plus y avoir de pluralisme
d’idées, car il n’y a plus de respect de l’autre. Par exemple, celui qui
défend la famille traditionnelle est un extrémiste, et l’on ne parle
pas avec les extrémistes.
Lorsque le pluralisme d’idées est mis à bas, il ne
peut y avoir de pluralisme politique, car les différents partis
politiques doivent justement représenter et défendre des visions
différentes de la société. Ce qui est inconcevable aujourd’hui. "L’autre
politique" est hors du champ démocratique, donc hors du champ du débat
politique. Pour autant, il est tout autant inconcevable de déclarer l’instauration du parti unique,
car la politique serait morte. La France ne peut pas encore l’accepter,
s’enterrer vivante tant qu’il reste un souffle, donc il faut maintenir
les apparences. Et pour maintenir les apparences, il faut maintenir une
alternance entre des personnes, qui ont été plus ou moins canalisées et
formatées au préalables pour ne pas prendre de risques. Le changement de
visage, s’interroger sur Cécilia et ensuite passer à Valérie, permet de
donner l’impression d’un changement politique. Et l’essentiel est
préservé : le cap, lui, est gardé.
Enfin, il en découle que la politique étrangère
française ne peut être, dans ce contexte, autre chose que ce qu’elle
est. La France ne peut que soutenir, contre toute logique, contre ses
valeurs et son histoire, les sanctions contre la Russie parce qu’un
Gouvernement d’extrême droite massacre sa propre population civile sur
les terres d’Ukraine. Parce que la France et l’UE se moquent de
l’Ukraine et de sa population comme de leur première liquette. La France
ne peut qu’aller vers une ratification du traité transatlantique TTIP
qui lui retire sa souveraineté économique, notamment. La France ne peut
que se dissoudre dans une Union européenne qui détruit ce qui reste de
culture
européenne. La France ne peut avoir de politique étrangère, elle
ne peut qu’être un pays aligné ou satellite, selon la terminologie
préférée.
Dans ce contexte, la France américaine ne peut que trahir la France.
Karine Bechet-Golovko
jeudi 30 avril 2015
jeudi 30 avril 2015
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire